Bernard Pons travaille les mythes fondateurs,  les manipule, se joue des codes et joue des coudes dans la forêt des sens.
L

BERNARDPONS 2022 Démarche

La guerre au dehors, la paix au-dedans.

C’est le mystère qui entoure l’homme qui le défini, c’est ce qui nous échappe qui est important. C’est le fond qui fait la forme disent les peintres, c’est ce vide qui m’intéresse.

Quelle est ma démarche ?

J’essaye de mettre de la vie dans mes tableaux. Ce n’est pas très scientifique, c’est pourtant ce que disait Picasso, ; » j’essaye de mettre de l’humanité dedans ». Bien sûr ; il y a des techniques pour cela, le temps suspendu cher à Descola, ou la sacralité de l’immobilisme de Gauguin, le geste, l’écriture, le rythme. Mais je ne pense pas que l’énonciation des techniques soit le sujet. Je fais de la peinture comme un violoniste joue du violon ; il ne lui viendrait pas à l’idée de couper son violon en deux pour imposer à la bourse du commerce un abominable crincrin contemporain.

Je fais de la peinture, pas de l’art absolu. L’art absolu c’est moi. C’est le temple. C’est être. Être dans l’infini connu comme dans l’infini inconnu. Vaste programme. Je fais de la peinture comme un paysan va aux champs cultiver des langages.

Je fais de la peinture comme on raconte une histoire, une petite histoire qui fait la grande, ou l’inverse. Je fais de la peinture comme on ressent le frémissement de ses cheveux au vent léger, je fais de la peinture par élégance pour la vie, pour la respecter, lui donner un sens, pour la voir.

Voir la vie n’est pas chose aisé, on voit un lion, la savane, un immeuble, des voitures des camions, mais la vie c’est autre chose. Nous ne savons rien de la vie, pourtant nous en avons l’intuition. Voilà ; la démarche est de tirer la ficelle de l’intuition afin que celle-ci nous hisse hors de notre grotte.

Chacun sait ce qu’il peut déchiffrer.

Je fais de la peinture comme à la recherche du libre arbitre, ce n’est pas une mince affaire, depuis Spinoza nous sommes dépossédés de cette prétention, mais Camus propose le suicide comme seule possibilité de libre arbitre. Ce n’est pas une solution bien charmante, mais la position de la possibilité de ce libre arbitre existe, et ça c’est enthousiasmant.

Le réel est un paradigme que la conscience permet, mais chaque fois que un paradis est établi voilà que un ange s’en échappe, créant un nouveau monde.

Cet ange est mon sujet.

Ce schéma est la condition humaine, je dessine des personnages, hommes, femmes, enfants, familles, oiseau, chevaux, Chaque personnage est compris comme archétype de cette histoire. Chaque vie est saisie dans ce « moment intemporel ».

Mon travail sont des icones contenant les oxymores, intérieur / extérieur.  Réel / non réel.   le ciel et la terre.

BP